Le potentiel, Kinchasa
Kinshasa — Cet ouvrage est un réquisitoire contre les dérives de
l'Onu, un portrait sans concession écrit par Malka Marcovich,
historienne engagée depuis 1983 en faveur de droits des femmes. Elle a
suivi de près, pendant sept ans, le fonctionnement de l'Onu.
«Plus de quinze années après la chute du mur de Berlin, l'Onu est
devenue un champ de bataille sémantique sans merci», écrit l'auteur dès
les premières pages. Elle nous explique que cette institution est aux
mains d'une coalition de pays qui adoptent de nouvelles normes
totalisantes et visent à limiter la liberté d'expression, en condamnant
la laïcité et en remettant en cause les droits des femmes. « aucune
résolution n'a jamais porté sur les milliers de femmes violées,
mutilées, déplacées au Darfour, rien sur les femmes lapidées en Iran,
rien sur les crimes d'honneur en Jordanie, rien pour les victimes de
violences sexuelles comme armes de guerre en RDC, crimes pourtant
passibles de poursuite par la Cour pénale de La Haye ».
L'influence des pays non démocratiques et le silence des nations dites démocratiques sont édifiants. On se demande à quoi sert l'Onu qui devrait condamner les dictatures. Non, elle n'est pas un tribunal mais plutôt une tribune qui recèle des parcelles de pouvoir à tous les adversaires résolus du progrès et des lumières. Il s'y fabrique des discours et la propagande totalitaire de demain, en faillite de démocratie.
Malka Marcovich suggère de créer une nouvelle organisation internationale dont l'Europe, associée à d'autres démocraties, devrait prendre l'initiative.
Malka Marcovich, Les Nations désunies, comment l'Onu enterre les droits de l'homme, éditions Jacob-Duvernet, Paris, 2009, 187 p.