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Malka Marcovich...actualité
16 avril 2009

Aller à Genève, c'est cautionner les dérives, par Patricia Huon

Sur Telepro.be

Selon vous, les pays de l’Union Européenne ne devraient pas participer à Durban II…
Ne pas y aller, c’est ne pas cautionner les dérives ! Les réformes des Nations Unies, en 2005, ont donné plus de poids aux pays autoritaires, nombreux au sein de l’institution. Et, depuis quelques années, on assiste à de vrais dérapages au sein de l’ONU : une instrumentalisation du droit des femmes, une focalisation sur la question des diffamations des religions – en particulier l’islam - ainsi que sur le conflit israélo-palestinien… Durban II sera la consécration de ces dérives qui s’inscrivent chaque jour dans des négociations où la plupart des démocraties adoptent un profil bas… Celles-ci, sans indépendance énergétique, et soucieuses de préserver la paix sociale, se voient obligées de faire des concessions sur les Droits de l’Homme.

Les États européens ont quand même fixé des "lignes rouges" à ne pas dépasser pour cette Conférence contre le racisme…
A Genève, les choses seront certainement mieux encadrées qu’en Afrique du Sud. Cependant, les gens focalisent sur les actes de violences - particulièrement les actes antisémites - qui ont eu lieu, en 2001, lors du forum des ONG. Or, il y a aussi eu de graves dérives au sein des gouvernements ! Cette année, les ONG n’auront qu’un temps de parole limité. Mais, ça aussi, c’est un échec de la démocratie. Par ailleurs, le texte préparatoire de la Conférence n’augure rien de bon. Comment s’en étonner ? C’est la Libye qui préside le comité préparatoire, avec l'Iran, le Pakistan comme vice-présidents et Cuba comme rapporteur ! Quelques pays européens (la Belgique, la Norvège, l’Estonie et la Grèce, ndlr) participent aussi aux discussions. Mais, au final ce ne sont pas eux qui donnent le ton. La déclaration initiale est un texte avec une jolie façade… mais il renvoie aux conclusions de Durban I. Des conclusions qui, notamment, stigmatisaient Israël comme le seul pays raciste du monde, alors que nombre d'atteintes aux droits de l'homme ailleurs sur la planète n'ont pu être évoquées. Par ailleurs, si la notion de "diffamation des religions" a également disparu, il est demandé que la "haine religieuse" soit interdite par la loi.

Cette conférence internationale n’est-elle pas quand même nécessaire afin de parler du racisme dans le monde ?
Pour ne pas déplaire à certains états, on ne pourra pas évoquer les castes en Inde, le Tibet, la traite d’esclaves transsaharienne, les discriminations à l’égard des femmes, celles dues à l’orientation sexuelle… Alors de quoi va-t-on parler ? Même s’il y aura peut-être un consensus sur certains thèmes, cette conférence ne fera que rendre plus opaques les vraies discriminations. Les Nations Unies sont en train de balayer leurs principes fondateurs. Les démocraties financent la propagande des états totalitaires. La lutte contre le racisme est instrumentalisée pour attaquer la laïcité et donner un rôle politique aux religions, en particulier à l'islam.

Entretien : Patricia HUON

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