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Malka Marcovich...actualité

23 mars 2010

Nouveau blog de Malka Marcovich

 

Malka Marcovich a créé un nouveau blog ouvert le 23 mars 2010

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19 novembre 2009

L'universalité des droits de l'homme par Nicolas Zomersztajn

Dans Regards

Fraternité 2009 : l’universalité des droits de l’homme
 


Entre les dérives du multiculturalisme et les violations des droits fondamentaux au nom du respect des religions et des cultures, la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 est de plus en plus contestée. Cette problématique sera abordée lors de la 6e édition de « Fraternité, les rencontres de la laïcité, de l’égalité et de la mixité », le 5 décembre dès 15h à l’ULB (salle Dupréel). 

Dans des pays marqués par la diversité, des demandes culturelles émanant de groupes minoritaires peuvent enrichir la société dans son ensemble. Mais aujourd’hui, on a tendance à ranger dans cette catégorie des demandes intolérantes qui sectionnent la citoyenneté et font reculer les libertés individuelles. Pour de nombreux observateurs, cette dérive a un nom : le multiculturalisme. Dans la gestion du droit à la différence qu’il entend mettre en place, ce courant de pensée tend à arrêter les droits de l’homme aux portes de la culture et de la religion. Pour Caroline Fourest, journaliste et essayiste, « au nom du multiculturalisme, on a toléré l’intégrisme. Des demandes qui ont l’apparence de revendications minoritaires sont formulées alors qu’elles véhiculent un projet religieux fondamentaliste portant atteinte aux droits fondamentaux ». On se situe bien loin de la prise en compte légitime des minorités dont les discriminations qu’elles subissent peuvent être combattues par une politique antiraciste cohérente. La dérive multiculturaliste à laquelle on assiste aujourd’hui est née de la rencontre d’une bonne volonté et d’une mauvaise foi. « La bonne volonté est incarnée par un mouvement postcolonial généreux. Il s’inscrit dans la prise de conscience de l’antiracisme et des revendications minoritaires en faveur de l’égalité. Sur son chemin, cette bonne volonté a croisé l’intégrisme religieux. Par souci d’efficacité, il emprunte le masque minoritaire. Cette rencontre a fait exploser la bonne volonté des mouvements antiracistes dès lors que des groupes intolérants, racistes, sexistes ou homophobes demandent à être tolérés au nom du respect des minorités », explique Caroline Fourest. 
A force de mettre l’antiracisme au service de l’intolérance et de l’intégrisme comme aux Pays-Bas ou au Canada, les démocraties risquent de se heurter à une montée de nationalisme, de racisme et de populisme dont le dénominateur commun est un discours antimusulman très virulent. Comment sortir de ce faux choix entre le multiculturalisme différentialiste et le nationalisme populiste et raciste ? « 
En réaffirmant l’universalisme égalitaire et laïque », répond Caroline Fourest. « La laïcité permet justement de distinguer une demande minoritaire culturelle enrichissante et légitime d’une demande idéologique ou politique qui nous fait tous reculer ». 

Fragilité des démocraties 
La scène internationale n’est pas non plus épargnée par ces remises en cause des libertés et des droits de l’homme. C’est une toile de fond mondiale que les démocraties européennes sous-estiment souvent. En sortant de la guerre froide, on pensait qu’on allait vers une forme d’universalisme radieux. Il n’en est rien car depuis la fin des années 90, des dictatures et des régimes d’inspiration religieuse poussent, au sein de l’ONU et de ses organes, à l’adoption de normes visant à limiter ou à remettre en cause la Déclaration universelle des droits de l’homme. Malka Marcovich, historienne et spécialiste de l’ONU, fréquente les couloirs de cette institution internationale depuis 1993. Elle a suivi attentivement les dérives normatives introduites par des pays comme la Chine ou l’Arabie Saoudite dont le but poursuivi est de se soustraire à la Déclaration universelle des droits de l’homme : « 
Ces deux pays ont commencé dès les années 90 à introduire l’idée de non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats. Depuis 2002, les Etats membres de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI) mènent une campagne importante contre le blasphème et la critique des religions qu’ils dénoncent sous le vocable d’islamophobie. Au nom du dialogue des civilisations, ils cherchent à promouvoir un dialogue interreligieux obscurantiste. Ils se jouent très bien de la fragilité et de la faiblesse des Européens qui ne parviennent pas à articuler une plate-forme politique cohérente ». 
Avec la structuration des réformes de l’ONU engagées à partir de 2005, les démocraties commencent à capituler sur des principes qu’elles ont toujours défendus. « 
La diplomatie de façade permet ainsi d’atteindre des aberrations aussi énormes que l’accession d’une dictature comme la Libye à la présidence du comité préparatoire de la Conférence de Durban 2 sur le racisme un mois après la libération des infermières bulgares. Deux mois après, la Libye siège au Conseil de sécurité de l’ONU et depuis septembre dernier, elle y préside l’Assemblée générale en dépit des provocations et des insultes de Kadhafi à la tribune de cette même assemblée », constate amèrement Malka Marcovich. « C’est grave car, en ce qui concerne l’élaboration de normes ou de transformations des normes, cette institution est beaucoup plus importante que le Conseil de sécurité qui va bientôt disparaître tel qu’il fonctionne actuellement », s’inquiète-t-elle. 
Cette bataille de la liberté d’expression se joue aussi sur le terrain des stratégies médiatiques globales. L’apparition de chaînes de télévision satellitaires dans le monde arabo-musulman a ouvert la pluralité des regards et bousculé les médias publics aux ordres des gouvernants. Toutefois, cette ouverture a également emprunté un chemin ambigu et problématique en ce qui concerne la liberté d’expression. Ces nouveaux médias ont tendance à conforter des discours haineux de mouvements islamistes dont le programme politique ne représente en rien un progrès démocratique par rapport aux dictatures en place. Si cette tendance suscite l’inquiétude des défenseurs des droits de l’homme, il existe en revanche de plus en plus de journalistes du monde arabo-musulman qui se réclament d’un journalisme soucieux de respecter des critères éthiques et déontologiques. Très attachés à la liberté d’expression, ces derniers prennent le risque de l’impertinence et de la critique en insistant sur les valeurs démocratiques. « 
Cette conception du journalisme est clairement universelle. Elle n’est pas occidentale comme de nombreuses dictatures voudraient nous le faire croire », précise Jean-Paul Marthoz, professeur de journalisme à l’UCL et directeur de la revue Enjeux internationaux. Et d’ajouter : « En Iran ou au Maroc, on a pu voir des journalistes de plus en plus nombreux conquérir des espaces d’expression. Ce ne sont pas des sténographes du pouvoir mais des partenaires fiables sur qui nous pouvons compter pour une information sérieuse et critique ». 
Bien qu’elle soit encore faible, l’alternative démocratique existe dans ces pays cherchant à déroger aux droits de l’homme. L’universalisme demeure une référence unanime pour tous les militants des droits de l’homme, qu’ils soient chinois, iraniens, tunisiens… 


Nicolas Zomersztajn 

12 novembre 2009

L'explosion des trafics sexuels, Par Nicole Pénicaut

Nouvel Observateur du 12 au 18 novembre 2009

Tourisme au Sud, prostitution au Nord... Le marché de la chair s'est mondialisé. Les clients rêvent de jouissance sans entraves. Les prostitué(e)s, de richesse. Mais des bordels de Bangkok aux trottoirs de Paris, les mafias qui contrôlent la traite prospèrent sur la misère

 

C'est un site internet particulièrement apprécié des touristes sexuels. Tous les «bons» plans y sont, pays par pays. Les lieux de prostitution officiels, mais aussi les «perles cachées» : «Prenez à droite puis à gauche, trois marches et vous y êtes.» Tarifs pratiqués, esthétique et morphologie des femmes locales, qualité de service et niveau d'acceptation des fantasmes les plus divers. Tout y est. Précis, documenté par les voyageurs eux- mêmes. Et ceux-ci sont nombreux. Rien qu'en 2008, ils auraient été 90 millions (10% du total), selon les estimations de l'Organisation mondiale du Tourisme, à choisir leur destination en fonction de l'offre sexuelle. Mais il ne s'agit là que d'un ordre de grandeur. Le tourisme sexuel est une vaste nébuleuse aux contours un peu flous, qui se pratique aussi - et de plus en plus depuis l'émancipation de l'ancien bloc soviétique - à proximité des consommateurs occidentaux et européens.
Si l'Asie du Sud-Est, et plus généralement les pays en voie de développement, restent dans la ligne de mire du touriste sexuel en chemise à fleurs, les pays Baltes sont désormais le terrain de jeu favori des Scandinaves, des Allemands et des Britanniques. «Enfin de semaine, Riga est devenue irrespirable, constate Malka Marcovich, directrice pour l'Europe de la Coalition contre la Traite des Femmes (1) . Les compagnies loto costy déversent des troupeaux d'hommes» Même chose en Catalogne - dans les «usines à sexe» de La Jonquera notamment (proche de la frontière), très prisées par les Français du Sud. «On pourrait dresser une carte du monde du tourisme sexuel selon les nationalités», ajoute Malka Marcovich : les Turcs en Moldavie ou en Géorgie, les Italiens dans les pays de la côte Adriatique, les Français du Nord en Belgique ou aux Pays-Bas, les autres à Marrakech ou à Casablanca...

«Ca fait partie de la culture...»
Et cela généralement en toute légalité. De nombreux pays - dont la France - ont adopté des législations permettant de poursuivre leurs ressortissants, y compris pour des actions menées hors de leurs propres territoires. Seul est condamné le tourisme sexuel avec des mineurs. Soutenue et relayée par des voyagistes ou compagnies aériennes comme Air France, la lutte contre l'exploitation des enfants tarde cependant à produire ses effets. Les arrestations et condamnations sont rares au regard de l'ampleur du phénomène : 3 millions d'enfants en seraient victimes selon Fxpat, l'une des ONG les plus en pointe dans la lutte contre les abuseurs. Lesquels ne sont d'ailleurs pas que des pédophiles «réguliers» estampillés. Le client est aussi, à l'occasion, un bon père de famille en goguette, qui découvre sous le soleil des tropiques le pouvoir sans limites de ses euros. C'est ce que l'Ecpat appelle la clientèle «situationnelk». «Beaucoup plus nombreuse que l'on ne croit» - et toujours plus à l'aise avec sa conscience dans les pays pauvres.
La misère des pays fréquentés par les touristes sexuels est un inépuisable sujet d'excuses. «En leur donnant quelques dollars, vous permettrez à ces filles défaire vivre trois personnes dans leur famille», lit-on sur un site internet dédié à la Thaïlande. Dans son édi- torial, le webmaster avance aussi quelques particularités culturelles censées déculpabiliser les hésitants : «En Asie, se prostituer fait partie de la culture...»
Majeurs ou mineurs : le human shopping fait son miel des stéréotypes les plus variés, sexistes, racistes, etc. Les femmes - qui s'y adonnent aussi, dans des proportions moindres - vont chercher en Jamaïque ou en Afrique des hommes «bien montés», et en Asie des corps «doux et imberbes». Retour à l'envoyeur - et c'est de bonne guerre -, les «chasseurs de Blanches» donnent parfois à leurs clientes des sobriquets peu flatteurs. «Vieilles peaux», par exemple. Mais, à la différence du tourisme masculin, le «syndrome de la secrétaire canadienne» (ainsi nommé dans les destinations favorites des femmes du continent nord-américain) est encore peu développé. Plus pour très longtemps sans doute.
La carte de ce tourisme mondialisé épouse souvent celle des conflits d'hier. Pour les pays voués au «repos du combattant», c'est une manière de reconversion. Quand les GI ou les casques bleus lèvent le camp - comme en Thaïlande, aux Philippines, ou plus récemment dans l'ex-Yougoslavie -, alors peut débarquer l'innombrable armée houellebec- quienne des frustrés du sexe. La relève des «femmes de réconfort» est assurée. Puis industrialisée... Mais les lignes de front, ce sont aussi celles que dessinent les campagnes industrielles. «C'est aux compagnies pétrolières que la Géorgie doit le boom du commerce sexuel», note Malka Marcovich.
Les facilités offertes par le monde moderne - internet, charters, complexes touristiques low cost et compagnie - ont fait le reste. Sans oublier l'essentiel : le formidable déséquilibre économique entre pays riches et nations défavorisées, où le prix d'une passe représente couramment l'équivalent d'un mois de travail ou davantage. C'est ainsi qu'un quarante ans, explique Richard Poulin (2), sociologue canadien, auteur de plusieurs études sur la question, on a pu assister à une véritable industrialisation, banalisation et diffusion à l'échelle mondiale du commerce sexuel». Parallèlement, le tourisme sexuel, la traite des prostitué(e)s venu(e)s de pays pauvres ou dévastés a explosé. Au hit-parade des activités criminelles, le trafic d'êtres humains est l'un des secteurs les plus rentables. Soixante ans après l'adoption, par les Nations unies, de la Convention pour la répression de la traite des êtres humains et de l'exploitation de la prostitution d'autrui (2 décembre 1949), le bilan est désolant : entre 2,5 et 4 millions de personnes, selon les sources, en seraient victimes, dont 80% de femmes et d'enfants. Tous les pays sont concernés. Qu'ils soient fournisseurs ou importateurs. L'Europe est la principale destinataire de la traite à des fins sexuelles (lire ci-desous); 80% des femmes prostituées y sont étrangères. Souvent sans papiers, pourchassées par les polices de l'immigration, elles sont pour les proxénètes de tout poil la main- d'oeuvre idéale, corvéable à merci.
En France, l'un des magazines électroniques les plus documentés sur le sujet s'appelle «Sisyphe». On ne pouvait trouver nom mieux choisi. Depuis que le sujet est sur la table, que des associations se mobilisent, que des sonnettes d'alarme sont tirées... où sont les progrès «On arrête un réseau ici. Dix autres s'installent ailleurs», note Malka Marcovich. En légalisant et en réglementant la prostitution, certains Etats espéraient mettre un terme aux trafics. Les résultats sont maigres. Aux Pays-Bas, peu de femmes prostituées (4%) se sont déclarées, alors que cette procédure leur ouvre toute une série de droits. L'activité criminelle n'a pas diminué. Au contraire. La ville d'Amsterdam se voit aujourd'hui contrainte de racheter, pour les fermer, les vitrines de son célèbre Quartier rouge.
La France a choisi une politique plus répressive. La loi autorise la prostitution et réprime le proxénétisme. En principe... Car sur les 15 000 à 18000 filles exerçant dans l'Hexagone, la grande majorité sont d'origine étrangère (Afrique et pays de l'Est principalement), donc le plus souvent entre les mains des réseaux. Certes, la loi leur ouvre la possibilité d'échapper à leurs exploiteurs et d'obtenir des papiers. «Mais elles doivent pour cela dénoncer leur bourreau.» Pas simple. Et«totalement contraire aux recommandations du Conseil de l'Europe, qui ne subordonne pas l'assistance aux victimes à leurs témoignages», peste Malka Marcovich. Que faire ? «Pratiquer une vraie politique abolitionniste», comme le réclament diverses associations, dont le Mouvement du Nid ? Pour Malka Marcovich, «la seule mesure efficace serait d'agir sur la demande, en criminalisant le client, comme en Norvège ou en Corée du Sud».
En Suède, les effets de cette politique sont probants : selon Europol, «ce n'est plus un marché intéressant pour la traite». On dira qu'elle file aussitôt ailleurs. D'où l'urgence d'adopter des politiques communes. On en est loin. Et cette «désunion» fait l'affaire des trafiquants, mais aussi des consommateurs, manifestement peu curieux du curriculum vitae de la jeune fille qui leur fait une fellation. En Asie du Sud-Est comme à Paris.

(1)«Les Nations dèsUnies» Jacob-Duvernet, 2008 
(2) "La Mondialisation des industries du sexe", Imago, 2005 

 

1 novembre 2009

La Parité Paradoxale : de la justice sociale à l'instrumentalisation des droits des femmes

9 octobre 2009

Merci à Riposte Laïque et à Bonapartine pour cette interview de Philippe Karsenty

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17 septembre 2009

Du grain à Moudre, France Culture, Julie Clarini et Brice Couturier



Ecoutez

Podcast


émission du jeudi 17 septembre 2009
La France doit-elle soutenir ou combattre la candidature de M. Farouk Hosni à la tête de l'UNESCO ?
Certes, la France a besoin du soutien de l’Egypte, pour co-piloter avec elle, le projet sarkozyste d’Union pour la Méditerranée. En est-ce assez pour soutenir la candidature, à la direction de l’UNESCO, d’un personnage aussi ambigu que l’inamovible ministre de la Culture de Hosni Moubarak ? Rappelons, à notre tour, que, dans le pays dont M. Farouk Hosni est le ministre de la Culture, les films qui mettent en question l’existence de Dieu sont interdits, le romancier le plus populaire du pays, Alaa El Aswany, a attendu vingt ans la levée de la censure qui pesait sur son premier livre et le révisionniste Roger Garaudy est persona grata. Notre B-H L national, épaulé par Claude Lanzmann et Elie Wiesel, a sonné la charge dans une tribune publiée par Le Monde, en mai dernier. Il y recensait les propos antisémites tenus par le candidat à la direction de l’UNESCO. Celui-ci est soutenu par la Ligue Arabe, l’Organisation de la Conférence islamique et l’Union africaine, qui pèsent dans les différentes enceintes internationales, pour restreindre la liberté d’expression au nom de « la lutte contre la diffamation des religions » et du « dialogue entre les cultures ». L’Egypte appuyant de tout son poids cette candidature, l’intéressé a fait amende honorable, en invitant le célèbre pianiste et chef d’orchestre israélo-argentin et pro-palestinien Daniel Barenboïm à l’Opéra du Caire. Benyamin Nétanyahou, le premier ministre israélien, a levé lui-même le veto de son pays sur cette candidature.
Reste que la vocation de l’UNESCO étant de favoriser le dialogue entre les cultures et la liberté de la création, on peut se demander s’il est bien opportun de la confier à l’un des dirigeants de premier plan d’un pays où règne la censure religieuse la plus pudibonde.

Invités

Malka Marcovich. Historienne
Consultante internationale en droits humains et droits de la femme

Gérard Bapt. Député PS de Haute Garonne

William Weessa. Journaliste et écrivain égyptien
25 août 2009

Durban 2, Il n'y a pas de quoi pavoiser, Respublica

 

Malka Marcovich : Il n’y a pas de quoi pavoiser

Mardi 25 août 2009

Malka Marcovich, historienne et auteure du livre les Nations désunies : l’ONU contre les droits de l’homme, a, au cours du meeting organisé par le MPCT le 7 mai dernier à Paris, axé son intervention sur la préparation et la tenue de la Conférence sur le racisme du 20-24 avril 2009, dite Durban II (Genève, Suisse) .

C’est ainsi que, nous apprend-elle, dès son avènement, en juin 2006, le Conseil des droits de l’homme, dominé par les régimes antidémocratiques, en particuliers ceux de l’Organisation de la conférence islamique, consacre ses deux premières résolutions à la lutte contre la diffamation des religions et à l’organisation d’une conférence internationale contre le racisme. 

Le Comité préparatoire, que ce Conseil avait mis en place à cet effet, a adopté d’office, comme document de travail de la future conférence, les « normes complémentaires sur le racisme » et la définition de l’antisémitisme, telles que ces régimes les avaient définies, puis fait adopter à la Conférence mondiale sur le racisme de Durban, en Afrique du Sud, dite Durban I.

Le Conseil des droits de l’homme a également placé, selon elle, ce Comité sous la coupe de ces mêmes régimes tels que la Libye, l’Iran, le Pakistan, ou répressif comme Cuba. Bref, un verrouillage pour faire de la préparation et de la tenue des prochaines assises une simple formalité, auxquelles il leur faut néanmoins obtenir (aux yeux de leurs peuples, tant ils sont discrédités) la caution des pays démocratiques.

Malka Marcovich a également mis à nu un certain nombre d’idées, véhiculées par la presse et certains pays démocratiques, notamment la France, afin de légitimer, eux aussi, auprès de leurs opinions publiques respectives, leur participation à une rencontre sur un thème aussi sensible, mais où les dés étaient pipés.

C’est ainsi que le président, Nicolas Sarkozy, avait lancé, en février 2008, au dîner du CRIF, sa fameuse phrase sur la « ligne rouge », que les pays démocratiques ne laisseront pas dépasser. Il s’agit de l’antisémitisme, de la stigmatisation d’Israël, comme unique pays raciste, et de la suppression du forum des O.N.G, à cause de leur « hystérie antisémite » à Durban I.

Ce discours, prononcé devant une telle instance, ne fut pas moins, selon elle, contre-productif à plus d’un titre.

D’abord, comment peut-il être compris par l’opinion publique, autrement que le racisme antijuif et les atteintes à la liberté d’expression (contenus dans le rapport de Durban I et repris dans celui de Durban II) ne concernaient que la communauté juive de France, et non pas les peuples et les démocrates du monde entier.

Ensuite, ce slogan de « ligne rouge » sera brandi régulièrement pour apaiser les inquiétudes légitimes des O.N.G antiracistes par rapport à ce que les régimes autoritaires et leurs complices tramaient contre les droits des peuples. Ceci, en dépit également des réserves d’un nombre croissant de pays démocratiques, dont la plupart se sont retirés : Canada, États-Unis d’Amérique, Allemagne, Israël, Italie, Pays-Bas, Danemark, Australie, Nouvelle Zélande, Pologne, etc.

L’autre contre-vérité qui avait circulé, d’après elle, fut que le document de travail de Durban II n’avait plus rien à voir avec celui de Durban I, produits de graves dérives et de violences antisémites. Le texte de travail serait, paraît-il, consensuel entre les pays participants. Ce qui est loin d’être le cas, comme le montre l’intervenante.

La France se vante d’avoir supprimé dans ce document l’expression « diffamation des religions » et la condamnation d’Israël - comme unique pays raciste. Elle aurait cependant mieux fait de préciser qu’elle s’y opposait aussi bien dans ce document, que dans toutes les résolutions et conventions de l’O.N.U auxquelles renvoient ce texte de travail, et que ces mêmes régimes avaient fait adopter.
De plus, si les régimes autoritaires avaient accepté de telles suppressions, c’est parce qu’ils avaient obtenu en échange que les pays démocratiques acceptent de mentionner dans la résolution de Durban II la « haine des religions » ; et qu’ils renoncent à inclure la traite transsaharienne (l’esclavage pratiqué par des Africains et par l’empire arabo-musulman), l’esclavage contemporain, les droits des femmes (et pas seulement des migrantes), des homosexuels…
De même que la suppression du forum des O.N.G a été présentée comme une victoire des pays démocratiques, alors que cela a été une défaite pour les forces progressistes dans le monde. D’abord, parce qu’elle a porté atteinte à l’une des dispositions démocratiques de la Charte de l’O.N.U, relative au rôle consultatif des O.N.G, ensuite parce que les violences verbales et le discours antijuifs avait eu lieu aussi durant la rencontre des chefs d’États, qui se déroulait en même temps. Enfin, parce que cette mesure ne pouvait qu’être applaudie par les régimes, qui oppriment une partie de leurs populations : minorités ethniques, nationales, culturelle, les femmes, les homosexuels…

Ces régimes et les O.N.G, qui leurs sont inféodées, n’avaient manqué, d’après l’intervenante, de faire circuler la rumeur selon laquelle les associations juives sont responsables  de la suppression du forum des O.N.G, car les pays occidentaux protègent les Juifs (entendre seulement les Juifs) et Israël. C’est donc à cause d’elles, aussi, que les Tibétains en Chine, les femmes dans le monde… n’ont pas pu poser leurs problèmes. Un comble !
Ce texte est enfin illisible, car il renvoie à des résolutions de l’O.N.U, qui peuvent, elles-mêmes, renvoyer à d’autres résolutions, etc., ainsi qu’à des mécanismes onusiens très complexes.

Cela n’a pas empêché la France officielle de pavoiser à l’issue de cette rencontre.

Hakim Arabdiou

 

4 août 2009

Assistante sexuelle pour handicapés ou prostitution ?

Libération - Rebonds -

Par CLAUDINE LEGARDINIER Journaliste, MALKA MARCOVICH historienne, SABINE SALMON présidente nationale de Femmes solidaires, ANNIE SUGIER présidente de la Ligue du droit international des femmes

 

On le sait pour les contrats d’assurance, il faut toujours lire les petites lignes. Le manifeste «Tous solidaires avec les personnes handicapées», publié sur le site Internet de l’Express et signé par diverses associations et personnalités, le prouve. Jouant sur les mots, il entraîne un certain nombre de signataires dans une embuscade. Comment ne pas adhérer pleinement, de prime abord, à ce manifeste qui défend à juste titre le droit à l’emploi, à l’éducation, à la liberté de circuler, à la mise en place de structures suffisantes, etc.

Mais qu’en est-il des dernières lignes du texte, vite expédiées, et dont les détails sont reportés plus loin dans l’article 2 ? Le «droit à une vie affective et sexuelle» nous est servi l’air de rien en fin de plaidoyer. Oui, mille fois oui, à une prise en compte de la sexualité des personnes handicapées et au respect qui doit l’entourer ! Mais faut-il aller jusqu’à créer, comme aux Pays-Bas, des «assistants sexuels», personnes chargées de fournir elles-mêmes du plaisir sexuel, comme l’idée en est avancée plus loin sur le site et comme songent à le faire des associations de personnes handicapées réunies depuis mars 2008 dans le collectif Handicaps et Sexualités (CHA) ? Le texte fondateur préconise la mise en place de services «d’assistance érotique et/ou sexuelle» avec «l’élaboration de référentiels métiers, de compétence et de formation». Faut-il garantir un «droit à la vie sexuelle», droit qu’il deviendra difficile de dénier à d’autres catégories de population (prisonniers, malades, etc.) ? Et qu’est-ce qu’un «droit à la sexualité» qui implique un «devoir sexuel» pour celles et ceux qui seront chargés de l’assurer ?

Ainsi, un nouvel «emploi» verrait le jour en France. Un «métier reconnu» doté d’une formation et qui, «pour des raisons culturelles» serait en réalité majoritairement exercé par des femmes, pour les «besoins» d’une majorité d’hommes (voir le rapport de Marcel Nuss sur les propositions pour un accompagnement plus humanisé et humanisant et une formation plus adaptée publié en juin 2006). Dans l’idéal, cet «emploi» serait exercé par des personnes issues du domaine médical ou paramédical, à qui serait proposé une formation. Les étudiantes kinésithérapeutes ou aides-soignantes apprécieront. Une nouvelle fois, les femmes vont payer la note. Renvoyées au sacrifice, à la générosité dont elles sont si prodigues, trouvant une solution au chômage dans un nouveau «métier de service».

Une étape supplémentaire sera franchie. Le service domestique et le service soignant ne suffisant plus, le service sexuel viendra parachever le retour de la femme traditionnelle, oublieuse de soi, de sa propre sexualité, de ses propres désirs. On la paiera et elle aura la satisfaction, n’est-ce pas, de faire une bonne action. Pas de prostitution là-dedans, nous dit-on. Mais quoi, alors ? Comment appeler autrement un «service» rémunéré, comportant des actes sexuels ? Changer un nom suffirait-il à changer une réalité ? Faut-il rappeler que dans les pays où ce «service» existe, il est considéré comme une forme de prostitution spécialisée ? Qu’il ne peut être mis en place qu’à la condition de dépénaliser certaines formes de proxénétisme, ce qui est le cas aux Pays-Bas, en Suisse, en Allemagne, tous pays qui organisent la mise à disposition des femmes, avec la bénédiction de l’Etat, au bénéfice de la moitié masculine de la population, handicapée ou non ?

L’incohérence serait totale à l’heure où de plus en plus de textes internationaux, que la France a notamment ratifiés, reconnaissent que l’existence d’une «demande» contribue à l’organisation de la prostitution et à la traite des femmes et appellent les Etats à la décourager !

Comment concilier la création de «services d’assistant(e)s sexuel(le)s» et les mesures préconisées - y compris législatives - à même de dissuader les «clients» des personnes en situation de prostitution ? On note d’ailleurs que certain(e)s signataires du manifeste - Catherine Trautmann, Axel Kahn, Bertrand Delanoë, Jean-Louis Bianco, etc. - ont, à d’autres occasions, exprimé leurs craintes sur la marchandisation de la sexualité ou se sont engagés en faveur de textes défendant la pénalisation des clients prostitueurs. Leur a-t-on vraiment donné tous les éléments sur le contenu du «droit à la vie sexuelle» ?

La prostitution est un des hauts lieux de la violence contre les femmes. En faire un «métier de service», au nom de la détresse - réelle - de quelques-uns, c’est fournir un cheval de Troie à l’industrie du sexe et à ses marchands de femmes qui n’auraient jamais osé rêver d’une telle promotion.

Nous refusons cette nouvelle dérive. Croit-on vraiment respecter les personnes handicapées en créant une loi spécifique qui aboutisse, non à résoudre leur légitime demande de liens affectifs et sexuels, leur besoin de reconnaissance en tant que citoyen(ne)s, mais à se débarrasser d’un problème douloureux en fabriquant une solution marchande ? Et nous demandons ici à Roselyne Bachelot, ministre de la Santé, de dire ce qu’elle en pense.

 

 

Claudine Legardinier journaliste,
Malka Marcovich, Sabine Salmon ET Annie Sugier présidente de la Ligue du droit international des femmes.

Premières signataires : Isabelle Alonso, écrivaine, Lilian Halls-French, présidente d’Initiative féministe européenne, Françoise Morvan, vice-présidente de la Coordination française pour le Lobby européen des femmes, Colette Rivemale, directrice d’un centre d’adultes handicapés, Wassyla Tamzali, avocate, ex-directrice des programmes pour la condition des femmes à l’Unesco, Michèle Vianès, présidente de Regards de femmes

 

Lire la suite des signatures sur le blog http://malkamarcovich.canalblog.com

30 juillet 2009

Politique Internationale N° 124

Par Jean Claude Buhrer

couvONUÉtat des lieux sans complaisance, mais lucide, des dysfonctionnements de l’institution onusienne, cet essai reste d’une pertinente actualité au lendemain des ratés de la Conférence de Durban II contre le racisme. Des Nations unies aux Nations désunies, pour reprendre le titre de son ouvrage, Malka Marcovich retrace l’évolution de la nouvelle organisation mise en place après la faillite de la Société des Nations.

Dès 1945, les droits de l’homme ont occupé une place centrale dans le dispositif onusien. La Charte s’en réclame, puis la Commission des droits de l’homme voit le jour en 1946, et l’adoption, en 1948, de la Déclaration universelle leur confère une portée générale sous la protection de la communauté internationale. Depuis, un impressionnant cadre normatif a été développé — un cadre complété par une série de mécanismes de protection et de procédures spéciales.
Comme le rappelle l’auteur, la gageure est de passer de la parole aux actes et de mettre ces beaux principes en pratique. En fait, nombre d’États, plus soucieux de se soustraire à toute critique et de critiquer les autres que de respecter les droits de l’homme, rechignent à jouer le jeu. Au point qu’on peut se demander si la Déclaration universelle serait toujours adoptée aujourd’hui ! En 1948, déjà, l’Union soviétique et cinq autres pays de sa sphère d’influence s’étaient abstenus de l’approuver, de même que l’Afrique du Sud en raison de sa politique d’apartheid et de l’Arabie saoudite, qui la jugeait en porte-à-faux par rapport à ses structures antidémocratiques et à sa conception rigide de l’islam.

Alors que la fin de la guerre froide et le démantèlement de l’apartheid auraient pu donner un nouvel élan aux droits de l’homme, les antagonismes n’ont cessé de s’exacerber depuis la Conférence mondiale de Vienne en 1993. Au nom du relativisme culturel, la Chine et d’autres régimes autoritaires ont pris prétexte de leurs traditions et, surtout, du principe de la souveraineté des États pour remettre en cause l’universalité des droits de l’homme. Les pays musulmans ne sont pas en reste : depuis l’adoption, en 1990, au Caire, de la Déclaration islamique des droits de l’homme, ils réaffirment la primauté du Coran en se plaçant dans le sillage de la surenchère entre l’Iran des ayatollahs et l’Arabie saoudite. Latente, la crise du système devait s’étaler au grand jour lors des débordements antisémites qui ont entaché, en 2001, la Conférence de Durban contre le racisme. Se focalisant sur le seul Proche-Orient au détriment de tous les autres problèmes, les débats s’achevèrent dans la confusion deux jours avant les attentats du 11 Septembre.

L’accession, en 2003, de la Libye à la présidence de la Commission des droits de l’homme n’a fait qu’enfoncer le clou du discrédit. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, son remplacement en 2006 par un Conseil à la façade à peine ravalée n’a pas suffi à redresser la barre, et encore moins à donner le change. « En quelques années, constate l’auteur, tous les nouveaux mécanismes créés depuis le tournant du millénaire n’ont fait qu’aggraver le délitement de l’institution. »
Plus encore que la Commission qui l'a précédé, le Conseil est dominé par une majorité d'États liberticides qu’influencent l'Organisation de la conférence islamique (OCI), la Chine, Cuba et la Russie, tous engagés dans un travail de sape destiné à vider les droits de l'homme de leur substance et à en démanteler les acquis. En délicatesse avec la laïcité, l'OCI s'obstine à faire entrer la religion à l'ONU et à imposer des normes anti-blasphème sous couvert de lutte contre l'islamophobie. Dans ce contexte, l'auteur démonte aussi l'« Alliance des civilisations », nouveau gadget imaginé par l'ancien président iranien Khatami sous prétexte de faciliter un dialogue entre l'islam et l'Occident ; comme si le monde se résumait à ces deux entités… Sous ses apparences consensuelles, cette nouvelle alliance a été placée en 2005 sous l'égide de l'ONU à l'initiative des premiers ministres espagnol et turc, devenant ainsi un cheval de Troie portant ombrage à la Déclaration universelle, avec la bénédiction de certains Occidentaux trop crédules.
La question est de savoir si les droits de l'homme sont solubles dans le système des Nations unies avec des États, et surtout des dictatures, à la fois juges et parties. Compte tenu des obstacles à surmonter et des profondes divergences qui opposent les forces en présence, la réforme de l'ONU lancée par Kofi Annan en 2005 s’annonce des plus aléatoires. Dernier exemple en date : l’affaire du Sri Lanka. Comme au Rwanda, au Darfour et au Tibet, la démission de l’ONU fut encore une fois patente. Au mois d’avril 2009, alors que les combats faisaient rage dans le nord de l'île, la Conférence de Durban II n'a pas eu un mot pour évoquer le sort des victimes civiles prises entre deux feux. Ce n'est qu'après trente ans de massacres et près de 100 000 morts, une fois le forfait accompli, que le Conseil des droits de l'homme a finalement tenu fin mai une session spéciale, qui s'est achevée par l'adoption d'une résolution qu’a présentée le gouvernement de Colombo lui-même et dans laquelle la majorité automatique « se réjouit de l'engagement continu du Sri Lanka en faveur de la promotion et de la protection de tous les droits de l'homme »…
Au terme de cette réflexion salutaire, ne serait-ce que parce qu'on ne saurait se contenter d'un multilatéralisme de pacotille, Malka Marcovitch juge la capitulation des démocraties d'autant plus grave que celles-ci couvrent la quasi-totalité du budget de fonctionnement de l'ONU. Pourvu qu’elles se ressaisissent avant qu'il ne soit trop tard...

13 juin 2009

Répliques, Alain Finkielkraut : Les leçons de Durban 2

http://sites.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/repliques/fiche.php?diffusion_id=73431

7 mai 2009

Après Durban II, où va l’ONU ?

Dans le cadre de la conférence organisé par le Mouvement pour la paix et contre le terrorisme le 7 mai, Maire du 3ème Paris

Malka_et_Fod_Intervention de Malka Marcovich Version vidéo clicer iciHistorienne, Consultante internationale en droits humains et droits des femmes,
Filmée par  Karim Bey smail

Toutes les interventions sont consultables sur le blog "Le Cancre"

Photo de Fodé Sylla et Malka Marcovich, Copyrights Catherine Deudon

4 mai 2009

La tragi-comédie de Durban 2

1 mai 2009

Ce soir ou jamais" : Rony Brauman préfère Ahmadinejab aux droits humains

Par Chantal Crabère dans Ripostes laïques n°86

Mardi 28 avril 2009, dans son émission « Ce soir au jamais », Frédéric Taddeï proposait de faire le point sur les 100 jours d’Obama. Ses invités, cinq hommes de poids : Jean Bricmont, Rony Brauman, Patrick Chamoiseau, Alexandre Adler, le juge Bruguière, et une seule femme Malka Marcovich qui a eu bien du mérite. suite sur http://www.ripostelaique.com/Ce-soir-ou-jamais-Rony-Brauman.html

29 avril 2009

Ce soir ou jamais, France 3 : Durban 2, Obama, Ahmadinedjad, Chavez....

image Emission de Frédéric Taddeï

A partir de la 18ème minute sur : 
http://ce-soir-ou-jamais.france3.fr/index-fr.php?page=emission&id_rubrique=650

28 avril 2009

L'Onu, Israël et les juifs

In Les temps modernes n° 652-653 - Janvier avril 2009

27 avril 2009

Les perdants de Durban II: les homosexuels, les femmes et plusieurs minorités

22 avril 2009

La déclaration de Durban II : explication de texte

NOUVELOBS.COM | 22.04.2009 | 13:06

La conférence de l'Onu sur le racisme a été adoptée par acclamation mardi. Le service Etranger du Nouvel Observateur décrypte ce texte écrit dans la "novlangue" des enceintes internationales.

C'est un document de 16 pages et de 143 paragraphes sur lequel les délégations réunies à Genève ont négocié pendant ces derniers jours. C'est à la lecture de ce texte préparatoire que les Etats-Unis et plusieurs autres pays ont décidé de ne pas participer à la réunion et c'est ce même texte préparatoire que la France a jugé positif, justifiant ainsi la décision de Paris de participer aux travaux.

Mais de quoi parle-t-on ? Pour comprendre, il faut lire entre les lignes et connaître cette sorte de "novlangue" qui est celle des enceintes internationales.

Il faut avoir aussi à l'esprit ce qui ne figure pas dans le texte, par exemple ce qui concerne la discrimination des femmes, sauf à propos de l'emploi et des femmes migrantes, ce qui touche à la discrimination au regard de l'orientation sexuelle ou par ailleurs ce qui relève de la traite transsaharienne. Points qui n'apparaissent pas dans le texte.

Voici quelques exemples de certains paragraphes qui posent problème et que nous avons décortiqué avec l'aide de Malka Markovitch, historienne et auteure des "Nations désunies. Comment l'ONU enterre les droits de l'Homme" (éditions Jacob-Duvernet). Comme toujours, le diable se cache dans les détails.

1.Réaffirmant la Déclaration et le Programme d'Action de Durban

(DPAD), telle qu'elle fut adoptée lors de la Conférence Mondiale Contre le Racisme, la Discrimination Raciale, la Xénophobie et l'Intolérance qui y est associée en 2001;

Ce paragraphe réaffirme la déclaration de Durban I de 2001. Or, certains de ses passages stigmatisaient de fait Israël en évoquant le racisme subi par les Palestiniens. Ce qui revenait aussi à dire qu'Israël est le seul pays raciste. Ce premier paragraphe a justifié aux yeux du département d'Etat américain la décision de ne pas se rendre à Genève.

12.Déplorant la montée générale de la violence et de l'intolérance raciale et religieuse, y compris l'islamophobie, l'antisémitisme, la christianophobie et l'antiarabisme qui se manifeste en particulier par les stéréotypes péjoratifs et la stigmatisation des personnes en raison de leur religion ou de leur croyance, et à cet égard demande à tout les états membres des Nations Unies d'appliquer le paragraphe 150 de la DPAD;

13.Réaffirmant que toute apologie de la haine raciale, religieuse ou nationale constituant une incitation à la discrimination, à l'hostilité ou la violence sera prohibée par la loi ; réaffirme également que toute dissémination d'idées fondées sur la supériorité ou la haine raciale, l'incitation à la discrimination raciale ainsi que tout acte de violence ou d'incitation à de tels acte seront déclarés délits punissables par la loi, en conformité avec les obligations internationales des états, et que ces interdictions sont compatibles avec la liberté d'opinion et d'expression;

Ces deux paragraphes ont été écrits afin de remplacer le concept de diffamation des religions qui figurait dans les documents préparatoires. Or, ni la France, ni les autres pays européens ne pouvaient accepter ce concept qui portait atteinte à la liberté d'expression. Néanmoins, ces paragraphes reprennent l'idée et la terminologie du concept de haine des religions qui avait été utilisé pour définir le principe de diffamation des religions.

28.Réaffirmant son appel aux états d'appliquer les engagements résultant des conférences internationales et régionales auxquelles ils ont participés et de formuler des politiques et des plans d'actions nationaux destinés à prévenir, combattre et éradiquer le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l'intolérance qui y est associée;

Ce paragraphe demande aux Etats de mettre en œuvre tous les engagements provenant des conférences régionales et internationales auxquelles ils ont participé. Or, certaines de ces réunions avaient adopté des principes inacceptables identifiant le sionisme au racisme et à l'apartheid.

30.Remerciant le Rapporteur Spécial pour son rôle important sur les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et d'intolérance qui y est associée, et toutes les autres procédures et mécanismes spéciaux concernés dans le combat contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l'intolérance qui y est associée et appelant les états à coopérer pleinement avec ces mécanismes;


Le rôle majeur joué par le Rapporteur spécial (le Sénégalais Doudou Diene), dont les rapports depuis 2002 se focalisent sur la diffamation de l'Islam et le blasphème, est souligné dans ce paragraphe. Ce qui revient à admettre les entraves à la liberté d'expression.

125.Prenant note que le groupe de travail ad hoc sur l'élaboration de normes complémentaires internationales s'est réuni pour sa première session est s'est accordé sur une feuille de route, avec pour ambition d'obtenir une application complète du paragraphe 199 du Programme d'Action de Durban;

Ce paragraphe fait référence au comité Ad Hoc sur l'élaboration de normes complémentaires sur le racisme. Or, ce comité a défini l'antisémitisme contemporain comme une atteinte contre les seuls Arabes. Et par extension, contre tous les Musulmans. Ce comité vient aussi de proposer un protocole qui porte principalement sur le concept de diffamation des religions.

21 avril 2009

Edito Politique de Françoise Degois France Inter

Durban II. Diatribe antisémite, hier, à la tribune du président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, la France quitte la salle.

Qu'il est beau ce geste, qu'elle est belle cette délégation française, drapée dans sa dignité qui se lève comme un seul homme, suivi des autres délégations européennes et quitte la salle sous le regard imperturbable de Mahmoud Ahmadinejad continuant à vomir, le regard presque goguenard, ses diatribes antisémites.

Qu'il est théâtral ce geste, mais la seule question qu'on peut se poser est la suivante ce matin : fallait-il, tout simplement, aller à Genève ?

Fallait-il participer à cette pantalonnade onusienne, dénommée Durban II, alors que depuis des semaines, tous les diplomates occidentaux savent parfaitement comment tournera cette conférence ? Depuis des jours, tous les observateurs savent parfaitement que le président iranien transformera Genève en tribune mondiale pour prêcher une pensée puante qui trouve un écho de plus en plus fort aux quatre coins de la planète.

Fallait-il accepter de siéger dans cette assemblée ? Accepter d'être les spectateurs et les auditeurs impuissants, même une demie seconde, d'un homme qui, par idéologie, et non pas par provocation comme ça nous arrangerait tous de le penser, fédère autour de sa parole toutes les pulsions les plus macabres ?

Fallait-il se prêter à cette tragi-comédie, préparée depuis des mois sous la houlette d'une présidence libyenne, d'une vice présidence iranienne, et d'un porte-parole pakistanais ? Tout cela voté par l'Union Européenne qui a, une nouvelle fois, montré sa limite.

Fallait-il justement se présenter à Genève avec cette Europe désarticulée ? Plusieurs pays - et non des moindres - comme l'Allemagne, ayant choisi le boycott, une Europe incapable de se mettre d'accord sur un message commun, hormis cette sortie commune, c'est un peu court, mesdames et messieurs. Oui, vraiment, c'est un peu court et c'est la marque évidente d'une capitulation politique et morale.

Fallait-il accepter ce texte qui met uniquement en avant l'islamophobie, certes efface l'insupportable Israël=apartheid de Durban I, mais ne fait mention d'aucun droit humain menacé aujourd'hui sur la surface du globe : les violences faites aux femmes soumises à la tyrannie de régimes religieux, la pénalisation de l'homosexualité, la violation quotidienne des droits de l'homme au Tibet... Surtout ne parlons pas de tout ce qui pourrait choquer certains pays de la conférence islamique ou des puissances économiques incontournables comme la Chine.

Fallait-il aller à Genève ? Être réduit au rôle de figurant qui entre et sort de la scène en moins de temps qu'il n’en faut à Mahmoud Ahmadinejad pour répandre son poison ? Pour moi la réponse est non.

Derrière cette image, il y a l'impuissance de l'Europe, mais aussi de l'ONU. Comme le démontre si bien l'historienne Malka Marcovich dans son livre, « Les nations désunies », il y a quelque chose de pourri au royaume onusien, une faiblesse d'attitude face aux pires dictatures pour tenter de préserver le paravent d'une paix provisoire. Pour preuve, ce nouveau conseil des Droits de l'Homme, mis en place en 2006 : 47 membres parmi lesquels Cuba ou l'Arabie Saoudite. L'alliance de ces grands démocrates, ces grands respectueux des droits humains, leur donne, de fait, la majorité sur tous les votes, notamment ceux qui concernent la diffamation des religions. Ceci explique aussi en partie cela. Durban II n'est en réalité que l'aboutissement d'un processus délétère qui a démarré à Durban I, en 2001. Huit ans de complaisance absolue. Que la diplomatie française nous épargne donc sa théâtralité !

21 avril 2009

les matins de France Culture

Ecoutez

Podcast


émission du mardi 21 avril 2009
Malka Marcovich et Caroline Fourest



Malka Marcovich
© M. Chalandon / RF
La conférence sur le racisme dite « Durban II » se tient cette semaine à Genève sous l’égide de l’ONU et dans un contexte de haute tension politique et diplomatique. De nombreux pays ont décidé de boycotter la rencontre, à commencer par les Etats-Unis, l’Allemagne ou encore Israël. Mais la France a tenu à être présente.
Tout le monde a encore en tête la dernière conférence sur le sujet à Durban, en Afrique du Sud, qui s’était transformée en forum anti-israélien et parfois franchement antisémite.
Retour à Genève, où le président iranien Ahmadinejad prononçait hier un discours très attendu. Il critiquait dès les premiers mots, le « gouvernement raciste » d’Israël, des paroles qui ont entrainé le départ des délégations des pays de l’Union européenne présents à la réunion.

Invités

Malka Marcovich.  Historienne. Consultante internationale en droits humains et droits des femmes.

Caroline Fourest.  Au téléphone depuis Genève.
Rédactrice en chef de la revue ProChoix. Elle a réalisé avec Fiammetta Venner le documentaire La bataille des droits de l'Homme (produit par Doc en stock).

Richard Serero.  Au téléphone de 7h40 à 8h00 depuis Genève.
Secrétaire général de la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (LICRA).
20 avril 2009

Le Débat, France 24 : Durban II: fallait-il y aller?

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